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Comprendre la dépression : quand le cerveau et les émotions s'effondrent

La dépression est une maladie complexe qui touche des millions de personnes dans le monde. Pourtant, elle est souvent mal comprise, minimisée ou associée à un simple "coup de blues". Il est essentiel de distinguer la tristesse passagère, la déprime et la dépression, afin de mieux comprendre cette pathologie et les mécanismes qui la sous-tendent.



1. Tristesse, déprime et dépression : quelles différences ?


La tristesse est une émotion normale et temporaire, souvent réactionnelle à un événement particulier (perte, déception, difficulté). Elle disparaît en quelques jours ou semaines et n'entrave pas durablement le fonctionnement quotidien.

La déprime est un état prolongé de baisse de moral, souvent associé à de la fatigue, une perte d'envie et un certain désintérêt. On peut être déprimé plusieurs semaines, mais cet état fluctue et permet encore de fonctionner, même difficilement. La déprime peut être un signal d'alerte indiquant un risque de dépression.

La dépression, en revanche, est un trouble reconnu qui se distingue par une persistance des symptômes au-delà de trois semaines. Lorsqu'une personne ressent une profonde tristesse, un désintérêt total pour les activités qu'elle appréciait, une fatigue extrême et une difficulté à fonctionner quotidiennement depuis plus de trois semaines, on parle de dépression. Ce critère temporel permet d'éviter de diagnostiquer une dépression sur un simple passage à vide.


2. Les mécanismes de la dépression : un trouble du cerveau


Le rôle des neurotransmetteurs


La dépression est associée à un déséquilibre chimique dans le cerveau, notamment une diminution de la sérotonine, de la dopamine et de la noradrénaline. Ces neurotransmetteurs jouent un rôle essentiel dans la régulation de l'humeur, la motivation et le plaisir. Une carence de ces substances peut provoquer un sentiment de vide, une absence d'envie et une impression de fatigue inexpliquée.


L’impact du cortisol et du stress chronique


Le cortisol, l'hormone du stress, est souvent élevé chez les personnes dépressives. Une exposition prolongée à un niveau élevé de cortisol peut rétrécir l’hippocampe (la région du cerveau impliquée dans la mémoire et la régulation des émotions) et affecter la capacité à gérer le stress. Ce cercle vicieux aggrave les symptômes et rend difficile la récupération.


Un fonctionnement altéré du cerveau


Hypoactivité du cortex préfrontal : cette zone, responsable de la prise de décision et de la régulation des émotions, fonctionne au ralenti en état dépressif, ce qui complique la capacité à retrouver de la motivation.

Hyperactivation de l’amygdale : cette région, impliquée dans la peur et l’anxiété, est plus active, ce qui renforce les réactions émotionnelles négatives et les pensées répétitives.


3. Pourquoi une personne en dépression ne peut pas "juste se bouger" ?


Demander à une personne dépressive de "se motiver" revient à demander à un paraplégique de marcher. La dépression n'est pas une question de volonté, mais un état biologique et psychologique qui prive la personne de son énergie et de sa capacité à agir. Elle affecte directement le circuit de la motivation et rend l'initiative extrêmement difficile.


4. Conséquences de la dépression sur le corps et l’esprit


Impact physique


  • Fatigue chronique et troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie).

  • Douleurs corporelles diffuses sans cause apparente.

  • Troubles digestifs (douleurs abdominales, constipation, diarrhée).

  • Affaiblissement du système immunitaire.

  • Impact psychologique et social

  • Isolement et perte d’intérêt pour les activités sociales.

  • Difficultés de concentration et baisse de la mémoire.

  • Risque d’automédication, d’addictions ou de pensées suicidaires.





5. La culpabilité et l’incompréhension sociale


La dépression est souvent mal perçue, ce qui peut aggraver la souffrance des personnes concernées. Les phrases comme "tu as tout pour être heureux" ou "fais un effort" ne font qu’entretenir la culpabilité et l’isolement. Il est essentiel de considérer la dépression comme une pathologie réelle, qui n’est pas de la faute du patient.


6. Comment surmonter la dépression ?


Les traitements et accompagnements possibles


  • Médicaments antidépresseurs (dans certains cas, notamment pour les dépressions sévères).

  • Thérapies efficaces : TCC (Thérapie Cognitivo-Comportementale), EMDR, hypnose, psychanalyse selon les besoins.

  • Rééducation comportementale : avancer par micro-actions progressives.

  • Soutien social et entourage bienveillant.


Conclusion : Un chemin vers la reconstruction


La dépression est une maladie réelle, qui demande un temps de guérison et un accompagnement adapté. Il est essentiel d’en parler, de demander de l’aide et de se rappeler que des solutions existent pour retrouver un équilibre. Avec le bon soutien et une approche progressive, il est possible de reconstruire peu à peu son bien-être mental et physique.


Mylène Martin

Hypnothérapeute à Quimper

 
 
 

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